Je lattends dans la plaine sombre;
Au loin je vois blanchir une ombre,
Une ombre qui vient doucement…
Eh non! – trompeuse espérance —
Cest un vieux saule qui balance
Son tronc desséché et luisant.
Je me penche et longtemps jécoute:
Je crois entendre sur la route
Le son quun pas léger produit…
Non, ce nest rien! Cest dans la mousse
Le bruit dune feuille que pousse
Le vent parfumè de la nuit.
Rempli dune amère tristesse,
Je me couche dans lherbe épaisse
Et mendors dun sommeil profound…
Tout-à-coup, tremblant, je méveille:
Sa voix me parlait à loreille,
Sa bouche me baisait au front.[15]